GESTION - FINANCES - INVESTISSEMENTS - 17.02.2020

Amortir : quel intérêt ?

Sur le bilan annuel qui vous est remis chaque année par votre expert-comptable, vous voyez apparaître dans vos charges un montant particulier : la dotation aux amortissements. Pourtant vous ne vous souvenez pas d’avoir dû payer cette charge. Explications.

La raison d’être des amortissements

Un investissement pour des bénéfices futurs. Lorsque vous investissez (ou acquérez une immobilisation dans le langage comptable), vous espérez des bénéfices futurs liés à une capacité acquise à ce jour.

Une seule facture pour un investissement... Face à cet investissement se trouve obligatoirement une facture émise par votre fournisseur qui, lui, est payé intégralement et immédiatement. Le paiement, qu’il soit morcelé auprès du fournisseur ou réalisé par un emprunt ou encore autofinancé, n’influence aucunement le prix de la facture. Vous pouvez donc considérer que le coût de votre investissement est déconnecté de son paiement ou financement.

... rattaché à plusieurs exercices. Que se passerait-il si vous aviez à mettre en charge l’intégralité de votre investissement ? Si vous faites un bénéfice conséquent, vous pourriez imaginer l’affaire intéressante pour économiser de l’impôt. Sauf que cette option n’est pas envisagée par l’administration fiscale qui dispose d’un point de vue différent. L’idée est que cet investissement va vous permettre de réaliser un chiffre d’affaires pour cette année, mais également pour les années suivantes. Le gestionnaire d’une entreprise a pour objectif de rattacher une charge à ce qu’elle génère en chiffre d’affaires en contrepartie. Par conséquent, allouer une charge d’un investissement sur un seul exercice est tant une erreur de gestion, qu’une erreur comptable ou fiscale.

Par exemple. Vous investissez dans une machine dont le prix d’achat est de 50 000 €. Si cette machine était mise en charge directement, cela induirait le fait qu’elle est consommée sur l’exercice et ne « coûterait » rien sur les exercices suivants. Imaginons que le résultat constant hors coût machine soit de 18 000 € par an. Si votre machine est intégralement mise en charge à l’achat vous auriez alors un déficit la première année de 32 000 € et un bénéfice de 18 000 € les années N+1 à N+4. Or cette machine est génératrice de chiffre d’affaires sur les exercices futurs.

La technique de l’amortissement

Un coût divisé par la durée d’utilisation. Afin de répartir la charge sur plusieurs exercices, la comptabilité utilise la technique de l’amortissement. Il s’agit de diviser le coût d’achat de votre immobilisation sur une durée probable d’utilisation.

Reprenons notre exemple. Si votre machine à une durée de vie prévue de cinq ans, vous pourrez alors mettre en charge 10 000 € par an (soit 50 000 € / 5 ans). Quel serait alors le résultat annuel ? 8 000 € soit 18 000 € de résultat hors machine auquel vous ôterez une contribution à la charge de votre machine de 10 000 €, appelé « amortissement ». Vous éviterez ainsi des résultats erratiques et vous pourrez constater votre rentabilité véritable.

Quelle durée ? La durée pour une petite entreprise peut être calée sur la durée préconisée en fiscalité. L’administration fiscale indique en effet les durées qui dépendent de la nature du bien que vous acquérez. Elle contrôle ainsi indirectement les entreprises qui pourraient être tentées de jouer avec les durées pour réduire leur imposition immédiate. La durée normale d’utilisation déterminée par l’administration fiscale doit être retenue pour la détermination du bénéfice imposable quelle que soit la durée réelle d’utilisation du bien.

Retrouvez les taux d’amortissements usuels sur http://www.alertesetconseils-chefentreprise.fr/annexes – code CE 09.09.04.

L’amortissement permet de répartir le coût d’un investissement sur les années futures. Son montant dépend d’une durée fixée par l’administration fiscale. Peu importe le paiement pour déterminer la charge, c’est la facture qui est la base du calcul imputée proportionnellement à sa durée d’utilisation fiscale.

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