Connaître vos coûts variables : dans quel intérêt ?

La comptabilité ne suffit pas

Une classification des charges par nature. Vos charges comptables sont classifiées en fonction de leur nature. La comptabilité s’organise avec des comptes référencés dans une base appelée communément le « plan de comptes ». Cette base, nationale, permet à toute personne bien formée de retrouver des informations triées dans un ordre normalisé. Par exemple, la comptabilité sera en mesure de vous indiquer le coût des assurances compilé dans le compte 616.

Un système efficace, mais... Ce système est très efficace, en particulier pour l’administration fiscale qui peut ainsi réaliser des comparatifs d’une entreprise à l’autre sans aucune difficulté. Toutefois, le dirigeant d’une entreprise ne peut se contenter de ce classement pour piloter sa structure.

Une comptabilité de gestion. Ce qui peut retenir votre attention en tant que pilote, c’est de savoir quelles sont les activités les plus rentables et celles qui génèrent des profits moindres, voire celles qui contribuent à une baisse de votre rentabilité. Or la comptabilité n’est pas en mesure de vous donner ce genre d’information. Pour cela, vous devrez tenir une « comptabilité de gestion ».

Approche par les charges variables

Les charges peuvent être catégorisées selon le critère fixe ou variable.

Qu’est-ce qu’une charge variable ? Le coût variable est constitué par les charges qui varient avec le volume d’activité de l’entreprise. Il s’agit d’une charge qui évolue avec votre niveau d’activité. Il est toutefois possible qu’il n’y ait pas une exacte proportionnalité entre la variation des charges et la variation du volume des produits. Par exemple, vos achats de matières sont variables : elles sont quasi-proportionnelles au chiffre d’affaires. Mais si vous achetez en volume, ou si vous concédez des remises, le taux matières peut évoluer de manière différenciée. Mais une cohérence s’établit d’une année sur l’autre si votre stratégie reste stable.

Des charges semi-variables ? Pour les charges semi-variables, comportant une partie fixe et une partie variable, il convient de les répartir dans l’une ou l’autre des catégories. Par exemple, le compte 616 assurances peut comporter une partie fixe (assurance des véhicules) et une partie variable (la responsabilité civile indexée sur le chiffre d’affaires ou l’effectif).

Taux de marge sur coût variable par activité. Si vous avez plusieurs activités, vous pouvez calculer les taux de marge sur coût variable propre à chacune de vos activités. Le calcul se fait en divisant votre marge sur coût variable par le chiffre d’affaires propre à chaque activité. Au final, vous serez en capacité de calculer les activités qui sont pour vous génératrices de plus forte marge.

Attention !  La plus forte marge n’équivaut pas à la meilleure performance de rentabilité car à ce stade vous n’avez pas la prise en compte du temps passé. Il est possible que vous ayez passé le double de temps pour générer 300 000 € dans l’activité 1 par rapport à l’activité 2, ce qui relativise l’information.

Quel intérêt ? L’intérêt de la méthode est de mettre en valeur les contributions des activités aux charges fixes de l’entreprise. Par exemple, si l’entreprise a 500 000 € de charges fixes, il sera établi que ces charges sont absorbées par l’activité 1 laquelle génère 300 000 € de marge sur coût variable et par l’activité 2 pour 270 000 € laissant au final un bénéfice de 70 000 €. Et sauf rare exception, toute activité générant une marge sur coût variable négative devrait être stoppée au plus vite.