GESTION - FINANCES - INVESTISSEMENTS - 19.10.2020

Investir à l’aide d’un emprunt ou de vos fonds propres ?

Votre société va investir dans du matériel prochainement. Elle dispose de fonds propres pour pouvoir l’autofinancer intégralement. Mais n’a-t-elle pas plutôt intérêt à contracter un emprunt auprès de la banque ? Nos conseils.

Autofinancer

Préserver le besoin de fonds de roulement... Qu’il s’agisse d’utiliser votre trésorerie pour répondre aux exigences de la banque en termes d’apport, ou bien pour autofinancer en totalité l’investissement, comprenez bien les conséquences : toute diminution de votre « matelas de sécurité » est délicate avant une future période de croissance. Quel sera l’impact de vos efforts de développement sur votre besoin en fonds de roulement (BFR) ? À chiffrer absolument ! Il ne s’agirait pas de vous appauvrir au moment où celui-ci augmente à cause notamment de besoins nouveaux en stocks et des crédits consentis aux clients pour, finalement, colmater les trous avec des financements à court terme particulièrement onéreux.

Autofinancer un investissement « risqué ». Le banquier peut être réfractaire du fait de la nature de l’investissement. Par exemple, pour un projet de développement selon lui risqué, vous serez vraisemblablement bien content de pouvoir puiser dans vos ressources propres.

Emprunter

Un coût inutile ? Au juste, pourquoi emprunter alors que la trésorerie est excédentaire ? Emprunter, c’est payer des intérêts pendant plusieurs années alors qu’une ponction de trésorerie ne génère aucun frais et n’engendre aucune démarche de négociation et montage de dossier.

Mais un coût déductible ! L’entreprise peut déduire de son résultat taxable les intérêts financiers. Autrement dit, plus l’économie d’impôt découlant de la déduction des intérêts est importante, plus le coût réel « net fiscal » du crédit est faible et plus vous avez intérêt à emprunter.

Comment choisir ?

La durée de vie de l’investissement. Votre choix de financement ne sera pas le même selon que vous investissez dans un immeuble, type de bien pour lequel il est rationnel de contracter un emprunt sur une durée variable entre 12 et 15 ans, ou dans un matériel à renouveler très fréquemment. En effet, la vitesse de rotation peut tout à fait motiver l’autofinancement.

Conseil. Une immobilisation doit être financée par les capitaux permanents dont dispose l’entreprise, à savoir le capital, les réserves, les emprunts à long et moyen terme. Le ratio « capitaux permanents/valeurs immobilisées nettes » doit être au moins égal à 1. En dessous, cela indique que vous avez financé une partie de vos actifs immobilisés avec des dettes à court terme, ce qui est risqué.

Une autre option ? Le crédit-bail, mode de financement adapté aux matériels nécessitant un renouvellement régulier, présente des avantages. Certes plus coûteux que l’emprunt, vous disposez d’une certaine souplesse quant à la durée de location. Cela peut permettre d’augmenter les charges, les loyers venant amoindrir le résultat imposable de l’entreprise, et donc de payer moins d’impôts. En ce qui concerne la TVA, elle sera déduite régulièrement tout au long de la durée de location. Ne se pose plus la problématique de l’avance de TVA propre à une acquisition. Le crédit-bailleur reste propriétaire du bien, ce qui signifie concrètement que si vous ne payez plus, il reprend son matériel. Et en fin de contrat, soit vous le restituez, soit vous exercez l’option d’achat. La présentation du bilan est complètement différente : aucun endettement n’apparaît au passif et votre capacité d’endettement est préservée.

Votre choix sera motivé par la nature et la durée de vie de l’investissement. En cas d’autofinancement, vous devez impérativement préserver votre besoin en fonds de roulement. Les taux d’intérêts sont bas actuellement et les frais financiers déductibles : avantage pour l’emprunt. Autre solution : la location.

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