RDV VERNIMMEN - 06.10.2020

Rémunération de l’actionnaire

Si le dividende ne rémunère pas les capitaux propres, qu’est-ce qui rémunère les capitaux propres ?

Le dividende ne rémunère pas l’actionnaire. Il est abusif de dire que le dividende est la rémunération de l’actionnaire. Celui qui détient son action dans un PEA s’en rend aisément compte puisque la valeur de son PEA est naturellement inchangée suite au versement du dividende.

Exemple. Une action est achetée 106 le lundi, qui a versé un dividende de 6 le mardi, l’actionnaire se retrouve le mardi soir avec une action qui vaut 100 et des liquidités pour 6, correspondantes au dividende touché, et un gain financier nul (106 - 100 - 6 = 0), même si juridiquement et fiscalement il a enregistré un dividende de 6. Ceci montre qu’il est abusif de dire que le dividende est la rémunération de l’actionnaire.

Qu’est-ce qui constitue la rémunération de l’actionnaire ? C’est la plus-value, mais une plus-value calculée non pas selon les critères juridiques et fiscaux habituels, mais selon un critère financier simple, dans lequel tout dividende touché vient en diminution du prix de revient financier de l’action.

Exemple. Pour reprendre l’exemple ci-dessus, si le mercredi l’action monte à 102, l’actionnaire aura gagné 2, écart entre le cours de 102 et son prix de revient de 100, lui-même résultant d’un prix d’achat initial de 106, minoré par la perception d’un dividende de 6.

Rentabilité de l’action sur un an. De façon générale, la formule de calcul de la rentabilité d’une action sur un an, achetée V0, revendue V1, avec perception d’un dividende D1 dans l’intervalle, qui est (V1 - V0 + D1) / V0, est juste, mais le dividende D1 ne joue pas le rôle qu’on lui prête le plus souvent, celui d’un revenu touché qui majore la plus-value. Il est vrai d’un point de vue fiscal et juridique, mais pas d’un point de vue financier.

En fait, pédagogiquement, la formule devrait plutôt s’écrire ainsi : [V1 - (V0 - D1)] / V0, car le dividende est un correctif de la valeur initiale, un peu comme si on remboursait à l’actionnaire une partie de son capital, puisqu’à travers le dividende, on lui attribue une partie des actifs (des liquidités) de l’entreprise.

Rentabilité sur une durée supérieure à un an. Sur une durée supérieure à l’année, on calcule bien sûr le taux de rentabilité comme étant le TRI (taux de rentabilité interne) de la chronique des flux de l’action achetée et supposée revendue au terme de la période.

Ce calcul intègre dividendes et plus-values, ces deux paramètres étant indissociablement liés ; il est impossible de ne tenir compte que de l’un, le dividende, pour apprécier la rémunération de l’investisseur, puisque le versement de dividende crée automatiquement de la moins-value.

Ce qui constitue la rémunération de l’actionnaire, c’est la plus-value financière calculée selon un critère financier simple, dans lequel tout dividende touché vient en diminution du prix de revient financier de l’action.

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