GESTION - FINANCES - COMPTABILITÉ - 08.01.2021

Avez-vous un effet d’autosubvention dans vos activités ?

Vous avez plusieurs activités internes et vous tentez de déterminer par une comptabilité de gestion la rentabilité de chacune. Le risque est de tomber dans ce qu’on appelle un effet de subventionnement. En quoi cela consiste-t-il ?

Plusieurs activités ?

Calculer la rentabilité de chacune. La difficulté, lorsque vous avez plusieurs activités à l’intérieur même de votre entreprise, est de pouvoir déterminer le coût de chacune d’entre elles. L’objectif ensuite est de mettre en comparaison le coût de chacune avec le chiffre d’affaires qu’elle génère. Dans ce cas, la rentabilité est individualisée et les décisions de pilotage et l’allocation de ressources sont rendues possibles.

Les charges directes. La technique usitée consiste à répartir vos charges en fonction des activités répertoriées. Il est aisé d’affecter les charges dites directes à une activité donnée. La charge directe est une charge, comptabilisée dans vos comptes « comptables », qui peut être attribuée sans ambiguïté à une cible.

Exemple. Vous avez une activité de maçonnerie et charpente. Les charges directes concernent les postes suivants : les salaires (des productifs), les matières dédiées, l’amortissement des outillages spécifiques à chacune des activités.

À noter. Certaines de ces charges peuvent cependant être compliquées à attribuer si elles comportent des segments communs. Les salaires du maçon 100 % maçon ne posent aucune difficulté, mais celui du chef de chantier qui gère l’intégralité de la relation client peut devenir problématique pour le répartir justement.

Mais pour les charges indirectes ? Le problème s’accentue avec la présence de charges qui sont dédiées, non pas à une activité précise, mais à l’ensemble de l’entreprise. On les nomme alors charges « indirectes » dans le sens où elles ne concernent pas directement la production d’un service ou d’un produit. Parmi elles, vous retrouverez les loyers du local de stockage, les honoraires du comptable ou l’abonnement téléphonique du standard. Vous devrez alors trouver une ou plusieurs clefs de répartition qui vous semblent adéquates. Vous pouvez choisir de les répartir en fonction des heures de production, en proportion du chiffre d’affaires ou du montant des matières consommées... la liste n’étant pas exhaustive.

Un effet de subventionnement ?

Un calcul du coût arbitraire. Quelle que soit la clef que vous choisirez pour votre répartition, vous devez assumer le fait que la répartition qui en résultera vous permettra d’attribuer un coût à votre activité qui est arbitraire. Le choix d’une clef autre aurait donné une autre répartition.

Exemple. Le loyer du bâtiment annuel est de 36 000 €. Si vous choisissez de répartir ce loyer en fonction du m² utilisé par chacune des activités (charpente : 400 m² et maçonnerie : 100 m²) ou si vous décidez de répartir en fonction des heures annuelles de production (charpente : 12 000 heures et maçonnerie : 6 000 heures), vous aurez un coût par activité différent.

Une clef de répartition « moyenne ». L’effet de subventionnement apparaît lorsque vous choisirez une clef « moyenne » qui fera supporter une charge à une activité au profit d’une autre. Par exemple, en utilisant la clef des heures de production, vous négligerez probablement le fait que, dans la réalité, le bâtiment est utilisé plus spécifiquement par l’activité charpente, qui comporte des machines dédiées à la taille, que par l’activité maçonnerie, laquelle n’a besoin que d’un espace de stockage pour des matières. Réfléchissez en amont à la clef de répartition que vous jugerez la plus probante !

La répartition des charges indirectes dans votre entreprise est soumise à la détermination de clefs qui sont liées à un arbitrage. Ce choix peut entraîner une différence d’affectation de charges entre plusieurs activités provoquant certains subventionnements internes... qu’il faut juste assumer !

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