GESTION - FINANCES - INVESTISSEMENTS - 02.09.2022

Nouvel investissement : autofinancer ou faire un emprunt ?

Vous investissez dans du nouveau matériel pour votre société. Pour le financer, plusieurs possibilités s’offrent à vous : le payer avec votre trésorerie, c’est-à-dire l’autofinancer, ou le financer par emprunt. Faisons le point sur ces deux modes de financement.

L’autofinancement

Une trésorerie suffisante. Il est possible que vous ayez thésaurisé avec le temps et que vous ayez effectivement en banque une solide trésorerie. Beaucoup d’entreprises ont également une réserve de trésorerie, liée au PGE qu’elles ont en partie mis de côté pour avoir une trésorerie de réserve.

Attention aux idées reçues ! Malgré cette trésorerie suffisante, « on » vous conseille cependant de faire un emprunt pour diverses raisons, telles que payer moins d’impôts. Mais peu importe le financement de votre achat lorsqu’il est question de charge liée au bien acquis. Si ce bien est amortissable, il sera admis en charge de la même manière, quel que soit son mode de financement. La base de calcul de l’amortissement reste le coût d’achat donné par la facture. Quant à la durée, indépendante de la durée de l’éventuel emprunt, elle sera en fonction de la durée probable d’utilisation. Il n’y a donc pas d’économie d’impôt quelconque à ce niveau.

La question des besoins futurs. La question du financement n’est donc pas vraiment liée à l’impôt (seule la notion des intérêts déductibles étant prise en compte), mais plutôt au besoin que vous pourriez avoir de cette trésorerie aujourd’hui accumulée et que vous n’aurez plus si vous autofinancez. Vérifiez tout d’abord que votre investissement n’engage pas des besoins supplémentaires à l’avenir. Ils viendraient consommer votre trésorerie. Il se peut par exemple que cet investissement engage une croissance, laquelle demande des stocks plus importants et augmente votre encours client. Or, si vous avez diminué votre trésorerie de manière trop importante, vous risquez de vous trouver à court terme avec un découvert. Si la masse salariale est également augmentée, pour satisfaire une nouvelle demande, vous pourrez par exemple être amené à avancer les salaires avant d’être payé par votre client, ce qui nécessitera d’avoir la trésorerie d’avance. Soyez également attentif à vos dépenses prévues mais non payées, telles que la régularisation des charges sociales du dirigeant non salarié ou les indemnités à verser à des salariés, des dividendes à payer ou des comptes courants à rembourser, de manière à ne pas supprimer une trésorerie nécessaire d’ici peu. Si ces derniers points sont validés, rien n’empêche l’autofinancement.

À noter. Un projet de renouvellement de matériel est moins sensible à ces questionnements, et on avisera plus facilement un autofinancement.

L’emprunt ?

Préserver la trésorerie. L’emprunt est une solution qui permet de conserver tout ou partie de la trésorerie indispensable.

Des taux bas. Actuellement, les taux sont encore particulièrement bas, ce qui peut amener à décider de recourir malgré tout à l’emprunt. Vous conserverez ainsi une trésorerie sécurisante et peu onéreuse.

Surtout, anticipez ! Il est plus facile de faire financer un investissement que d’emprunter pour de la trésorerie pure dans un an ou deux.

La durée de l’emprunt. Vous pouvez adapter la durée de remboursement à votre situation. Si vous hésitez à faire un emprunt parce que vous avez une bonne réserve de trésorerie, vous pouvez alors opter pour une courte durée. Vous aurez ainsi votre sécurité et laisserez le temps à votre investissement de dégager une marge qui permettra de rembourser le banquier.

Le danger de l’autofinancement serait de dépenser ce dont vous allez avoir besoin sous peu. Vérifiez donc vos prévisions de dépenses, en tenant compte des besoins supplémentaires générés par votre investissement. Les taux d’emprunt, encore bas pour l’instant, encourageront souvent à jouer la carte de la prudence, peu coûteuse.

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