GESTION - FINANCES - COMPTABILITÉ - 03.04.2019

Répartir des charges indirectes : mission impossible ?

Vous souhaitez mettre en place une comptabilité de gestion dans votre entreprise. L’exercice est enfantin lorsque vous n’avez que des charges directes, affectables à un produit ou un chantier. Mais comment faire lorsque vous avez des charges indirectes ?

Quelques définitions...

La comptabilité de gestion... est une comptabilité d’exploitation interne à l’entreprise, très utile pour connaître ses coûts et analyser sa rentabilité.

Les charges indirectes... correspondent aux charges qui desservent l’entreprise en général, comme par exemple les honoraires, les loyers de bâtiment ou les frais de téléphonie.

La rentabilité. Lorsque vous déterminerez la rentabilité d’une production donnée, vous pourrez mettre en balance le chiffre d’affaires réalisé par votre vente avec le coût dit « complet » de cette dernière (y compris ses charges directes de matières par exemple).

Une question de répartition... simple

Répartir une charge indirecte peut prendre plusieurs configurations.

La répartition égalitaire. La simplicité serait de le diviser en autant de parts que nécessaires... Vous répartissez votre charge en autant de productions réalisées, chacune portant une part égale du coût.

Exemple. Votre entreprise supporte 200 000 € de charges indirectes. Si elle réalise 200 affaires par an, le coût indirect de l’affaire est alors de 1 000 €.

La répartition discrétionnaire. La simplicité n’est pas nécessairement synonyme d’équitable... L’équité serait d’appliquer le « principe du consommateur payant sa propre consommation ». On aurait alors une répartition discrétionnaire, effectuée sur la base d’une clef de répartition décidée : un nombre d’heures de production ou d’heures machines, des m² d’utilisation de surface, ...

Exemple. Les 200 affaires ont nécessité 1 000 h d’étude. Si une affaire a consommé 15 h, son coût indirect est alors de 200 000 / 1 000 × 15 = 3 000 €.

Avantage de la méthode : la production supporte un coût proportionnel à sa consommation de l’unité retenue.

Inconvénient : la clef de répartition unique est peut-être adaptée pour un type de coût et non pour un autre. Or, l’ensemble de vos charges peut contenir des charges assez hétérogènes.

Conseil.  Évitez au maximum la clef de répartition du chiffre d’affaires, rarement explicite pour exprimer une consommation !

Ou une répartition multi-clefs...

Une méthode plus complexe... Cette répartition nécessite en amont de travailler une affectation des charges indirectes à différentes activités. Vous identifiez alors chacune de vos charges précisément et vous l’affectez à une activité en particulier. L’activité est ensuite pourvoyeuse d’une prestation à chacune de vos productions. Dans ce cas, vous aurez à identifier différentes activités dans votre entreprise ; à décider quelle clef sera la plus adéquate pour répartir la charge de cette activité (clef appelée « inducteur ») ; à déterminer quelle est la consommation de chaque activité par chaque production, ...

Avantage : une production ne supporte que ce qu’elle consomme avec une répartition multi-critères.

Inconvénient : la complexité de la mise en œuvre mais également le nombre d’informations à collecter pour déterminer le nombre d’inducteurs de chacune des activités...

Exemple. Les 200 000 € se répartissent en 5 activités dont la gestion des livraisons qui coûte 30 000 € pour faire 600 livraisons. Le coût de l’inducteur (la livraison) est alors de 50 €. Si une affaire utilise 3 livraisons, le coût indirect des livraisons sera de 150 € auxquels s’ajouteront les charges indirectes des autres activités.

Répartir ses charges indirectes dépend toujours de choix en amont contestables... Une répartition égalitaire a le mérite de la simplicité mais avec le risque de voir les coûts de production sous-estimés. Plus complexe, la répartition multi-clefs présente l’avantage que la production ne supporte que ce qu’elle consomme.

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